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Poisson Fécond à POIL : tous ses plans pour CONQUÉRIR le MONDE
Comment conquérir le monde ? par Olivier Roland
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Ressources :
- La chaînte de Chris: Poisson Fécond
- Le livre “La semaine de 4 heures” sur Amazon
Transcription texte (littérale) :
Olivier Roland : Bonjour, je suis actuellement avec un invité un peu spécial qui est Chris. C’est un personnage très connu sur YouTube actuellement.
Tu as quand même une chaine qui a dépassé les 800 000 abonnées récemment.
Chris : Exactement.
Olivier Roland : Chris a une chaine qui s’appelle Poisson Fécond.
Chris : C’est aussi mon surnom. Poisson Fécond, c’est le nom de la chaine.
A la base, je cherchais un nom qui soit assez facile à retenir. Donc, j’avais pensé aux poissons. Le poisson a un côté un peu ridicule et fécond pour le côté un peu plus sérieux puisque sur ma chaine, j’apprends des choses aux gens, mais toujours avec une petite touche d’humour.
Olivier Roland : Exactement. C’est pour ça que je veux te rencontrer aujourd’hui. Tu es un YouTuber comique qui fait beaucoup d’humours.
Chris : Plutôt classé dans l’éducation, la culture avec de l’humour.
Olivier Roland : Exactement. Et ce qui te distingue de tous les autres YouTubers que je connais personnellement qui font de l’humour, c’est que tu as vraiment cette démarche d’enseigner aux gens des choses intéressantes et utiles.
Ce que j’ai aussi aimé chez toi, c’est que tu as une approche entrepreneuriale. Tu es un entrepreneur, tu ne t’en caches pas.
Tu ne caches pas que tu as des ambitions par rapport au business et tu n’as pas du tout de problème pour parler d’argent, contrairement à la plupart des YouTubers francophones.
On les voit dans les interviews. Maintenant, ils sont beaucoup interviewés à la télé. Quand on leur pose la question, ils sont toujours en mode matrix à éviter un peu le truc. Ils font des contorsions comme ça.
Chris : Ils te font des ronds de jambe. C’est terrible. Oui.
Olivier Roland : C’est très impressionnant. Alors que toi, tu fais carrément des vidéos, tu dis : j’ai gagné autant, c’était super.
Chris : Oui, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’être interviewé par une télé. Mais je pense que si ça arrive, je leur dirais cash.
J’ne vais peut-être pas aussi : alors vous gagnez combien ? 3 000 ou 4 000 ou 5 000 ou 1 million, qu’importe. Je ne dirais peut-être pas ça. J’dirais plutôt : vous voulez le savoir ? Je voudrais bien savoir pour vous.
Par exemple, si c’était chez Ruquier puisque je pense notamment à Natoo, c’est une YouTubeuse très sympathique qui fait des vidéos humours.
Effectivement, quand on lui a posé la question, pendant une minute, on ne savait pas trop ce qui se passait. Finalement, on ne sait pas vraiment combien elle gagne.
Ce n’est pas grave, ce n’est pas un problème. C’est juste que moi, je suis à l’aise avec ce sujet.
Olivier Roland : À la base, pourquoi tu décides de te lancer sur YouTube et qu’est-ce que tu faisais à ce moment-là ?
Chris : J’ai décidé de me lancer sur YouTube il y a à peu près quatre ans, quatre ans et demi maintenant.
A la base, je suivais les vidéos de Norman et Cyprien. A l’époque, ils étaient tout petits. Ils venaient juste de commencer. Ils n’avaient même pas 100 000 abonnées, je crois, ce qui ne représente rien puisque maintenant, Cyprien, il a 8 millions. C’est plus que la population de la Suisse. Il y a un petit peu de level.
Je regardais ces mecs-là et j’me disais que ce n’est pas mal.
Je n’étais pas du tout à l’aise devant une caméra. J’n’avais jamais tenu une caméra, il me semble, et je me suis dit que ce serait bien de me lancer dedans puisque je voulais un peu élargir mon cercle de compétence.
Avant, j’avais fait des sites et des blogs et je me disais que les vidéos, c’est une nouvelle cartouche que j’aimerais bien avoir à mon chargeur. C’est une expression qui peut se dire parce que parfois, j’invente des expressions un peu bizarres.
Donc, je m’étais mis dans les vidéos. Au début, ça pataugeait. C’était des mini cours, des trucs assez longs, assez mous. On peut toujours les voir, ils sont toujours en public.
Et pendant deux ans, deux ans et demi, j’ai peut-être eu 2 ou 3 000 abonnés. A un moment, je me suis arrêté de les faire et j’ai changé vraiment de format pour un truc beaucoup plus nerveux qui dure à peu près 5 minutes, plus énergiques où on apprend des trucs avec un rythme assez effréné.
Et je me suis tenu à peu près à une vidéo par semaine. Ce n’était pas évident, ça demandait beaucoup de travail.
En parallèle, j’étais animateur dans les écoles après avoir eu ma licence de psychologie. Et au bout d’une petite année, ça a commencé à porter ses fruits puisque mon nombre d’abonnés a explosé. J’étais passé en deux mois de 10 000 à 100 000 abonnés.
Olivier Roland : Tu as une explosion incroyable.
Chris : On était même allé à Bruxelles devant les députés pour leur expliquer que YouTube, il n’y a pas que des vidéos de chats.
Je parlais en anglais. Ce n’était pas évident pour leur expliquer qu’il y a avait aussi des mecs comme moi ou d’autres qui réussissaient à faire des trucs intéressants et qualitatifs qu’un chat qui saute de la fenêtre. Et depuis, je peux en vivre.
Olivier Roland : Deux ans et demi pour arriver à 3 000 abonnés, et de 10 000 à 100 000 en deux mois. Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est le format qui a fait toute la différence ?
Chris : Oui, c’est une question de format, de rythme, de nombre de la vidéo, la qualité de la vidéo.
Après, c’est difficile à dire parce que ce n’est pas comme le référencement sur Google où on fait des trucs, on met des articles ici, ça et là.
Avec YouTube, les articles, si tu veux essayer de les sponsoriser, ça ne marche pas spécialement pour les vidéos. C’est vraiment quelque chose d’autre. C’est YouTube qui te pousse et les gens par les bouches à oreilles font le travail.
Donc, c’est difficile à dire pourquoi ça a explosé à ce moment-là et pas à un autre, mais le rythme des vidéos et la qualité y est pour, je pense.
Olivier Roland : Au bout de deux ans et demi, tu n’avais pas de résultat. Qu’est-ce qui a fait que tu as persévéré ? Tu as essayé autre chose plutôt que de laisser tomber comme l’auraient fait sans doute beaucoup de personnes.
Chris : Je me souviens encore de cette vidéo. En même temps, on parlait des vidéos où j’ai expliqué des trucs, où c’était des sortes de cours. Je faisais des vidéos où je racontais un peu ma vie et elles sont toujours présentes.
Si vous voulez voir les moments où je n’avais rien comme abonné, où j’étais un peu désespéré, elles sont toujours en ligne.
Olivier Roland : Sur la même chaine ?
Chris : Sur la même chaine, oui. Ça s’appelle les EDK.
Je racontais : je laisse tomber les vidéos. C’est fini, ça m’ennuie, je n’arrive pas à avoir d’abonné.
Ce n’est pas grave. Il n’y a pas que les abonnés dans la vie, mais je passe tellement de temps. Je crois que c’était 50 heures de travail pour une vidéo.
J’en sortais une tous les deux ou trois mois. Ce n’était pas suffisant. Je me suis dit : je laisse tomber ça. Et j’ai réfléchi à un autre concept.
J’ai mis plusieurs mois avant de me remettre en question. Ce nouveau concept, c’est celui dont je vous ai parlé. Ça s’appelle les trucs à la Chris. Ce sont des vidéos d’à peu près 5 minutes, beaucoup plus rythmées.
Avant, les précédentes durent à peu près 10, 15 minutes. Mais je parlais lentement, j’étais un peu mou. Vraiment le rythme, ça joue énormément.
J’ai réfléchi à ce nouveau concept. J’ai fait quelques nouvelles émissions pilotes parce que ça n’allait pas. C’était difficile de passer de quelqu’un de mou à quelqu’un de plus énergique comme ça.
Donc, il y a eu des tests et des échecs. Je virais, je recommençais jusqu’à ce que j’obtienne quelque chose d’assez satisfaisant. La toute première, c’était sur les zombies.
En fait, j’écrivais un livre en parallèle où il y avait des zombies dedans. Donc, je me suis dit que ce n’est pas mal. C’était les zombies. Ensuite, j’en ai fait d’autres, à peu près une par semaine.
Olivier Roland : Tu as expérimenté un peu, tu as trouvé un format qui marchait et après, tu as continué.
Chris : Il faut tester.
J’avais testé pour les premières vidéos, ça ne fonctionnait pas. Il faut voir à peu près six mois, un an pour se rendre compte de la chose.
Donc, j’ai testé le nouveau format. Je me suis dit : je vais faire un truc énergétique qui me plait à peu près une par semaine. Je vais tenir la cadence et on va dire que dans un ou deux ans, je vais pouvoir en vivre, c’est-à-dire toucher suffisamment d’argent, grosso modo 1000 euros par mois pour me dire : ça y est, c’est bon.
J’ai quand même une indépendance financière, ce qui est important parce qu’à l’époque, j’habitais encore chez mes parents. Et finalement, c’est au bout de six, sept mois que j’ai pu avoir cette indépendance financière.
Olivier Roland : Tu as pu toucher 1 000 euros par mois grâce à ta chaine YouTube.
Chris : Exactement, c’est avec la chaine.
Olivier Roland : Et là, tu as décidé de vraiment te lancer à fond dedans, de créer ta boite et tout ça.
Chris : Au début, j’étais un peu auto-entrepreneur. C’est le statut qu’on choisit de base.
Olivier Roland : C’est ce qu’il faut quand on démarre. C’est simple.
Chris : Et en septembre, j’ai créé mon entreprise, le Khundhar.
Olivier Roland : En septembre de cette année 2015.
Chris : Cette année, c’est tout récent.
Olivier Roland : Une vraie entreprise avec un comptable.
Chris : C’est une SAS.
Olivier Roland : Parce que c’est le statut le plus intéressant aujourd’hui, il y a certains avantages fiscaux.
Chris : SAS et SARL. Mais la SAS, c’était sympa.
Donc, je suis dans la pépinière d’entreprise, j’ai mes propres locaux. J’ai mes employés qui m’aident pour le montage des vidéos, et j’ai aussi mon coloc qui est aussi directeur général de l’entreprise et qui bosse avec nous sur ses propres vidéos.
Olivier Roland : C’est intéressant parce que j’ai vu un peu tes premières vidéos, j’ai l’impression que tu avais cette vision entrepreneuriale dès le début, que tu avais cette ambition. Et c’est intéressant parce que tu viens d’un milieu qui n’est pas forcément très entrepreneurial parce que l’éducation, c’est un petit peu dans la tête de beaucoup de gens l’antithèse justement de l’entreprenariat. C’est un peu un milieu de fonctionnaire finalement.
Qu’est-ce qui a fait que tu avais cette étincelle en toi, cette envie de devenir entrepreneur ?
Chris : C’est sûr que ce n’était pas vraiment le milieu où j’étais. Mon père est conseiller prud’homme et ma mère est auxiliaire puériculture, elle bosse dans les crèches. C’est sûr que ce n’est pas vraiment eux qui m’ont insufflé la chose, mais c’était surtout en fait à partir des bouquins que je lisais.
Olivier Roland : Qu’est-ce que tu as lu par exemple ?
Chris : Il y en a un petit paquet. J’ai commencé quand j’avais 15, 16 ans peut-être 18. Je n’étais pas vraiment satisfait de ma vie, je n’étais pas hyper bien dans ma peau, très renfermée, très introvertie. Donc, j’avais commencé à bouquiner sur des bouquins.
Je me souviens de Napoléon Hill, il y en avait plein. Il y avait aussi Antony Robbins, je me souviens encore de sa tête. C’est un bouquin où on voyait toujours sa tête énorme tout complètement bourrée de testostérone, on aurait dit un acteur qui était en train de faire l’affiche. Je dis : le gars, il sort d’une pub. Mais c’est génial ce genre de bouquin puisque ça te …
Olivier Roland : C’est quoi ? Lettre d’un ami ou un truc comme ça, ou Pouvoir illimité ?
Chris : Oui, Pouvoir illimité. Le titre qui fait un peu gourou, un peu bizarre, où il parle en plus de l’énergie de l’univers. Enfin, c’était toujours à partir de ce fait de visualiser quelque chose très fortement et de finir par l’obtenir tôt ou tard.
J’ai commencé par ça. J’ai lu beaucoup de bouquin là-dessus. Il me semble que c’était à partir de ce moment-là où j’ai un peu retracé le chemin de ma vie puisque de base, j’allais dans le garage ou dans un vide-ordure.
Pas dans un truc hyper glorieux, une vie un peu normale qui n’est pas non plus déplaisante, mais quelque chose de très standard. C’était la vie vers laquelle je m’orientais.
Et puis avec tous ces bouquins, tout ça m’a permis de faire augmenter mes ambitions de manière complètement démesurée. Même actuellement, j’ai encore énormément d’ambition et les gens ne comprennent pas que j’en ai trop.
Ceux qui savent qu’il y a trois, quatre ans, j’étais encore chez papa et maman et je ne gagnais pas un rond alors que maintenant, j’ai mon entreprise, tout ça, savent quand même que j’ai pu en réussir quelques-unes et que ce n’est que le début.
Olivier Roland : C’est intéressant. C’est vraiment des livres qui ont planté cette petite graine dans ton esprit qui font aujourd’hui que c’est devenu une belle fleur, et peut-être que bientôt, ça deviendra un arbre ou une forêt.
Chris : C’était dans l’EDK numéro 13
J’avais eu cette citation : plantez votre graine et un jour, ça deviendra un arbre, et peut-être qu’il produira des fruits. Et ces fruits, ça vous permettra de vivre vous-même.
C’était une citation qui avait inspiré beaucoup de personnes et appartient à des gens que j’avais lu dans les bouquins qui m’avaient inspiré.
Ensuite, je voulais essayer d’inspirer les gens à mon tour en parallèle des vidéos que je faisais plus classiques.
Olivier Roland : C’est génial de voir qu’il y a des livres comme ça qui ont pu t’inspirer. Les livres ont aussi une grosse influence dans ma vie. J’étais aussi comme toi.
Ado, j’étais super mal dans ma peau, très timide. Du coup, j’étais à fond dans les ordinateurs et tout. Finalement, c’était un atout pour le reste de ma vie.
Chris : Tu te souviens du bouquin qui t’avait inspiré ?
Olivier Roland : Il n’y a pas de bouquin qui m’inspirait. J’ai créé mon entreprise à 19 ans. Et ce qui m’a permis de créer ma première boite, ce n’était pas un bouquin, c’était le fait que j’étais compétent en informatique parce que j’ai créé une boite d’informatique. Et j’étais compétent en informatique parce que j’étais un gros geek mal dans sa peau et que je passais mon temps sur les ordinateurs, parce que je préférais être en compagnie des ordinateurs que des filles. J’étais terrifié par les filles.
Je rigole toujours en disant : il y a beaucoup de gens timides qui sont geek parce qu’ils trouvent que la logique des ordinateurs est plus facile à comprendre que la logique des filles.
Chris : Finalement, c’est mieux là. Tu as épousé une poupée gonflable et tout se passe à merveille. Même moi, j’en ai une aussi dans la chambre. J’en ai trois-quatre là. Je me répartis les rôles, mais ça va bien.
Olivier Roland : Heureusement, je suis guéri quand même par rapport au côté un peu « négatif ». En tout cas, ça a été un atout et c’est intéressant.
J’ai lu d’autres bouquins après, et notamment « La semaine de 4 heures » a vraiment changé ma vie. Tu as déjà lu le bouquin de Tim Ferriss, « La semaine de 4 heures » ?
Chris : Il me semble que celui-là, j’ai dû le lire. Mais il y a tellement de bouquins que j’ai lus que je ne m’en souviens plus.
Olivier Roland : C’est intéressant ça. Donc, tu lis beaucoup de livres pratiques de non-fiction.
Chris : Oui, c’est vrai que j’ai beaucoup de bouquins pratiques dans ma bibliothèque.
Olivier Roland : Ce n’est pas une habitude que la plupart des gens ont. Il suffit de demander autour de vous. Déjà un, est-ce que tu lis ? La plupart vont vous dire non. Deux, s’ils vous disent : oui, je lis souvent. C’est des bouquins de fiction, c’est des romans. Mais lire des livres pratiques, très peu de gens le font et je trouve que ça donne vraiment un avantage énorme.
Là, on a encore un exemple. Je dis toujours que si vous lisez deux livres pratiques par mois, au bout de 10 ans, ça fait 240 livres lus. Ça fait une belle différence dans votre horizon intellectuel.
Chris : Après les livres pratiques, parfois, ils donnent des conseils ou ils te demandent de passer à l’action. Et au final, le nombre de bouquins pratiques où tu passes vraiment à la pratique, ce n’est pas non plus énorme.
Le nombre de fois où je les achetais, où il fallait la lecture rapide, où ça te permettait de décupler, je dis : tiens, c’est vrai que ce n’est pas bête, je devrais le faire. J’ai dû le faire peut-être deux, trois jours. Pourtant, j’en ai acheté pas mal.
Olivier Roland : J’ai fait exactement pareil sur les lectures pratiques. J’en ai lu, j’ai fait : ah, c’est génial. Et puis, j’ai laissé tomber.
Chris : Il faut tenir. Et c’est vrai que tu as un livre, ça ne le permet pas. C’est pour ça aussi que parfois on va au séminaire, donc ça coûte plus cher.
Et il y a quelque chose d’autre, ce qui fait qu’il y a les personnes. C’est ça qui fait qu’on est porté par la chose et c’est beaucoup plus simple.
Olivier Roland : Oui, c’est ça. C’est toujours la grande question, la mise en pratique. Aller aux événements, c’est un des moyens de se motiver.
J’adore rencontrer des gens qui m’inspirent, que je trouve vraiment géniaux parce que quand on les rencontre, on se rend compte qu’ils sont juste des êtres humains, que eux aussi font des mauvaises blagues parfois, qu’ils ne sont pas parfaits en permanence. Et du coup, ils descendent du piédestal.
On les admire toujours, mais on se dit : puisqu’eux, ils sont humains, moi aussi je suis humain, je peux peut-être réaliser des trucs sympas aussi.
Chris : Oui, c’est vrai que c’est important de se le dire et ne pas mettre les gens sur du piédestal.
Olivier Roland : Est-ce que tu as des mentors en particulier, des gens que tu admires, que tu essayes de modéliser d’une certaine manière ?
Chris : Non, ce n’est pas du tout des mentors. Je les ai rencontrés, je suis très content de ce qu’ils ont réalisé, mais ça s’arrête là.
Olivier Roland : Tu peux faire mieux qu’eux.
Chris : Pas mieux qu’eux, mais différemment. Leur succès ne me fait pas peur. Je n’ai pas grand-chose qui me fait peur. Je n’ai pas spécialement de mentor dans la vie.
J’admire un petit peu Nikola Tesla. Il y a une vidéo là-dessus justement, c’était la première que j’avais faite sur un nouveau format. C’est les bulles ou je parle à peu près 10 ou 15 minutes de personnages qui m’ont passionné. Il y avait Nikola Tesla. C’était le premier puisque c’est un mec fantastique qui avait révolutionné l’industrie, qui avait créé des trucs assez monumentaux.
Olivier Roland : Tous les travaux sont à peu près récupérés par Edison d’ailleurs.
Chris : Oui, une bonne partie. Mais c’est un mec passionnant puisqu’il avait des pouvoirs un petit peu mentaux où il avait des capacités assez hors normes. Après, en termes d’ambition, Steve Jobs est bien, mais je ne suis pas spécialement fan de lui. Je n’ai pas vraiment de personnage comme ça qui…
Olivier Roland : Peut-être que ça va venir, on verra. De toute façon, apparemment tu n’as pas besoin pour l’instant. Quel âge as-tu d’ailleurs Chris ?
Chris : 27, Monsieur.
Olivier Roland : 27, donc vraiment belle réussite pour ça.
Parlons un peu de l’argent. En général quand on parle à un YouTubeur « mainstream » de cela, ça, c’est un peu ce qu’il fait.
Chris : Je ne peux pas parce que j’ai un contrat qui stipule que… En plus, ce sont des conneries. Dans le contrat, il n’y a pas une ligne qui dit que vous n’avez pas le droit de parler de votre salaire.
Ce n’est pas vrai, c’est juste que le YouTubeur essaie de se dédouaner en disant qu’il ne peut pas parce que… Non, c’est juste qu’il n’a pas envie de le dire.
Et ce n’est pas grave parce qu’en France, c’est quelque chose de tabou l’argent et ce n’est pas lié au YouTuber, c’est de manière générale. Ce n’est pas grave, mais j’essaie un peu de faire avancer les choses.
Olivier Roland : Comment ça se fait que tu as cette démarche très décomplexée par rapport à l’argent dans un pays qui ne l’est pas ?
Chris : Parce que je pense que le fait de connaitre le salaire de quelqu’un ou ce qu’il gagne ou les revenus qu’il peut générer, ça fait partie d’un tout.
Et j’avais utilisé une anecdote. Quand on veut connaitre quelqu’un et quand on aime quelqu’un, on a une sorte de formage. Tu as la partie passion, tu as la partie les relations. Et tu as le travail qu’il réalise, les livres qu’il a écrits, les films qu’il a faits par exemple, et tu as la partie argent.
Si on retire la partie argent du fromage, il n’est pas complet, il manque quelque chose. Et donc, il faut remettre la partie argent et lui donner la place qu’elle a. C’est-à-dire que c’est juste une partie, mais si on l’oublie, le tout n’est pas complet.
C’est pour cela que j’en parle. Et parfois, les gens me disent que je parle trop de l’argent. Non, j’en parle juste un peu, mais ce qu’il faut pour que le tout soit complet.
Et comme personne n’en parle, on a l’impression que j’en parle trop.
Olivier Roland : Tu penses que le fait que tu sois décomplexé par rapport à l’argent, cela vient aussi des bouquins que tu as lus ? Parce que pareil, ce n’est pas dans ton milieu à la base.
Chris : Non, ce n’est pas dans mon milieu. Je ne crois pas que ça vient des bouquins. En fait, au tout début, j’avais fait les EDK, les vidéos où je raconte un peu ma vie.
La toute première vidéo, je voulais être proche des gens. Et c’est toujours la base, j’essaie d’être proche d’eux. C’est pour ça que le nouveau format que j’ai lancé, c’est une sorte de Vlog où on me suit vraiment quand je me réveille.
Olivier Roland : C’est rigolo. Tu te réveilles. Tu es là : je suis dans le lit, c’est génial.
Chris : Pour certains, ce sera très ridicule et un peu déplacé. Et pour d’autres, ils se disent que je suis comme eux. Parfois, on me voit le soir où je dis que je vais au MacDo. C’est vraiment le truc comme n’importe qui.
Pourtant à côté, ça ne m’empêche pas d’avoir des ambitions et de réaliser des trucs. Donc, j’ai une vie assez normale sommes toutes, si ce n’est qu’il y a certaines choses qui font que c’est un peu plus.
Olivier Roland : Quelle est la source qui fait que tu as le fait d’être décomplexé.
Chris : À la base, j’ai lancé cette série pour que les gens se rendent compte parce qu’à l’instant où j’avais lancé cette série, je savais que dans 10, 20 ans, j’allais complètement péter. Je gagnerai des millions et j’aurai une énorme entreprise, ce qui n’est pas encore le cas. Là, je suis encore en mode spéculatif et en mode hyper ambitieux.
Mais je n’avais pas de doute. Dans ma tête c’était vraiment très limpide. Parfois, il y a eu des remises en question. Je me dis : actuellement, ma vie n’est pas nickel, ça va être difficile, comment je vais faire ? Et je me disais : poursuivons. A un moment, il va avoir l’idée.
J’ai lancé cette série de vidéo pour que les gens se rendent compte du point zéro, c’est-à-dire où j’avais 0 euros et c’est pour ça que je l’avais commencé.
J’avais commencé à le dire, j’avais 0 euros à cette EDK numéro un. Là maintenant, ça a augmenté. Et parfois dans les EDK, dans ces vidéos, je disais : ce mois-ci, j’ai pu gagner 100 euros. Là, je suis animateur, j’ai pu gagner 500 euros par mois, c’est le boulot d’animateur. J’ai gagné à peu près ça quand j’étais animateur. Puis aujourd’hui, je gagne dans les 3 500 euros par mois avec la chaine YouTube, et plus diverses opérations commerciales qui ajoutent un petit peu sur le compte en banque.
En fait, ce n’est plus mon compte en banque, c’est celui de l’entreprise.
Olivier Roland : Tu avais partagé que tu avais fait un placement de produit à 10 000 euros sur une application de dating, je crois. C’est ça ?
Chris : C’est ça, oui.
Olivier Roland : Il y a eu pas mal des gens qui disent que c’est dégelasse, et d’autres qui disaient : bravo, merci pour la transparence.
Chris : Oui. Mais après, c’était bien pour moi de le dire.
Olivier Roland : C’est une transparence que les autres n’ont pas.
Il y a eu des articles notamment dans la presse qui justement fustigeait un peu l’opacité des YouTubers de manière générale sur ce genre de trucs.
Chris : Oui, c’est vrai. Jusqu’ici, je ne crois pas que quelqu’un ait donné un montant 10 000 de vues. C’est quand on a à peu près 500 000 abonnés qu’on fait quelques millions de chiffres par mois.
Il n’y a pas énormément de YouTubers qui gagnent des millions. Il y a PewDiePie, c’est le premier.
Olivier Roland : C’est le plus gros. Il a 40 millions d’abonnés.
Chris : Le mec va avoir 40 millions d’abonnés.
Olivier Roland : C’est incroyable.
Chris : Finalement, ce n’est pas énorme 3 ou 4 millions quand on a 40 millions de personnes qui nous suivent. Toi, je sais que tu gagnes beaucoup plus et que tu as très peu d’abonnés finalement. Et si tu avais plusieurs millions et que tu faisais ton truc, tu gagnerais des centaines de millions d’euros.
Olivier Roland : Oui, beaucoup plus que ce gars-là.
Chris : C’est simplement avec les publicités qu’on est rémunéré sur YouTube.
Olivier Roland : Tu viens juste de partager qu’en faisant tes EDK, tu avais cette ambition de montrer au monde qu’on peut arriver quelque part en partant de zéro. Tu ne sais pas à 100 % que tu vas y arriver, mais tu vas tout faire. Quelque part, tu as des doutes comme tout le monde, mais tu es vraiment en action vers ça.
Et pourquoi tu veux partager ton parcours en partant de zéro ? Est-ce que tu te sens investi d’une sorte de mission pour montrer aux gens qu’on peut se bouger les fesses, qu’on peut être plus entrepreneur ?
C’est une mission interne, quelque chose qui te drive, qui te motive ? Tu as envie de partager ça ?
Chris : Sans doute, oui. Il y a un petit côté narcissique, mais ce n’est vraiment pas la motivation première. Si je ne le partageais pas, ça ne serait pas si grave.
En fait, je me dis : dans 10 ans, les gens qui ont vu : le mec, il a réussi. En fait, il a réussi mais il est né comme ça.
Donc, je leur dis : Allez voir la première vidéo qui existera toujours et vous verrez le parcours tel qu’il a été fait, que j’étais parti de 0 et que vous pouvez réussir aussi. Il faut voir le cheminement.
Olivier Roland : Et pourquoi veux-tu qu’ils voient ça ? Est-ce que ça importe pour toi qu’il y a des gens par exemple qui soient inspirés par ton parcours et qui deviennent entrepreneurs ?
Chris : Oui, c’est ça puisqu’à la base, j’étais vraiment le garçon lambda. J’avais toujours plein d’imaginations dans les pensées, dans les rêves. Tout ça. Mais vraiment, je n’étais pas destiné spécialement à quelque chose quand j’étais petit.
Et je me suis dit : actuellement, si dans votre vie vous êtes quelqu’un de « normal », si vous voulez avoir un métier un peu normal, vous pouvez faire un break et dire : je peux avoir beaucoup plus.
Si vous voulez avoir plus, vous pouvez avoir presque ce que vous voulez. Il suffit d’y mettre la force que vous voulez. Et sachez que ça commence par une première marche. On monte petit à petit l’escalier, on n’est pas directement au sommet. Il y a les marches à grimper.
Olivier Roland : À gravir petit à petit.
Chris : Même les grattes ciels ont des escaliers. Ça, c’était la fin d’une de mes dernières vidéos.
Olivier Roland : C’est fatigant d’aller en haut, mais c’est possible.
Chris : Oui. Par exemple, Bill Gates, Steve Jobs, ce sont des grattes ciels maintenant. Mais au début, ils étaient à ça. Ils ont gravi petit à petit.
Olivier Roland : Warren Buffett, tu vois qui c’est.
Chris : Warren Buffett, c’est l’ami de Bill Gates.
Olivier Roland : Oui, exactement. Lui en plus, le titre de sa biographie, c’est « L’effet boule de neige » parce qu’il a fait sa fortune en investissant aux bourses. C’était vraiment ça.
Lui, c’était des petites sommes, il n’y a pas grand-chose. Et au fur et à mesure, il a réinvesti et réinvesti, ça a créé la fortune qu’il a aujourd’hui.
Chris : C’est un beau parcours.
Olivier Roland : C’est un beau parcours et il se sert notamment pour les actions philanthropiques.
Les Américains ont beaucoup plus cette approche décomplexée par rapport à l’argent. Il y a beaucoup de milliardaires américains qui sont des self-made men, qui n’ont pas d’éducation, qui se sont faits tout seuls, et qui après vont donner leur argent pour des causes caritatives, qui montrent que l’argent n’est pas quelque chose de mal en soi.
Et, c’est intéressant que tu aies cette approche alors que finalement, tu m’as dit que tu ne voyageais pas beaucoup quand on a discuté hors interview parce que souvent quand on reste plonger dans une culture, on est beaucoup influencé par ses codes.
Chris : Je n’ai pas une famille pauvre, mais c’était modeste Donc, je n’ai jamais eu l’occasion de voyager à part en classe avec l’école.
On est allé en Angleterre une fois et un petit peu en Espagne.
Olivier Roland : Tu n’es jamais sorti de l’Europe pour l’instant ?
Chris : Non, monsieur. Non, je n’ai jamais pu voyager. Maintenant, les choix s’ouvrent à moi.
Olivier Roland : Tu vas avoir plus d’options.
Quelque chose à retenir de ce que Chris a partagé avec nous parce que tu as vraiment un parcours intéressant. Déjà un, il y a l’influence des livres. Et quelque part, tu as été influencé par la culture américaine sans doute sans t’en rendre compte via ces livres-là .
Chris : Ce sont des Américains qui les ont écrits.
Olivier Roland : Exactement. Les livres que tu as cités, c’est des auteurs américains. Ça, c’est intéressant. On peut prendre le meilleur d’une autre culture sans bouger de chez soi avec les bouquins.
Chris : Il n’y a pas que les MacDo. On peut leur reprocher plein de trucs, mais c’est vrai qu’ils ont le côté ambition et un peu folie mais pratique.
Olivier Roland : En France, nous avons beaucoup d’atouts. Mais un de nos désavantages, c’est qu’on reste souvent très théorique, trop dans la discussion et pas assez dans la pratique alors que les Américains sont vraiment terre-à-terre. Ils appliquent les choses, ils font les choses.
Influence des livres. Evidemment, je prêche pour ma paroisse parce que j’ai le blog de livre proche sur votre vie. Mais les livres, c’est l’un des moyens les moins chers d’accéder aux meilleurs cerveaux de monde et ça peut vraiment vous influencer pour le meilleur. En plus maintenant, il y a l’internet. Donc, c’est génial.
Tu avais cette vision, même tu l’as toujours. C’est assez impressionnant de ressentir ton ambition, de l’avoir.
Chris : Oui, elle y est toujours. Elle est là au fond de ma tête. C’est marrant.
C’est comme un guide en fait. Elle est là. Je sais qu’elle me pousse et je la suis. J’vois le chemin devant moi et je sais qu’il y a des obstacles.
J’suis un peu en galère en ce moment puisqu’au niveau des comptes de la société, ils sont un peu bas. J’attends des nouveaux paiements.
Je sais que pour la nouvelle année, je vais devoir faire un prêt à la banque pour pouvoir financer des nouveaux salaires.
Olivier Roland : Parce que là, tu as 3 salariés, c’est ça ?
Chris : Bientôt trois.
Olivier Roland : Avec 3 500 euros par mois, c’est…
Chris : Je ne peux pas, c’est pour ça que je vais faire un prêt à la banque.
Olivier Roland : Pourquoi cette ambition ? Est-ce que tu sais l’expliquer ou c’est juste quelque chose qui tu as comme ça ? C’est juste plus fun, plus intéressant dans la vie ?
Chris : La vie est plus excitante comme ça. On peut trouver une sorte de but à sa vie, ça peut être n’importe quoi. Après, c’est vrai que moi, c’est le côté ambitieux, réaliser un peu mes rêves. Je me suis dit : j’aimerais faire ça, ça et ça. Et je me suis dit : mais attends, ce n’est pas parce que c’est des rêves un peu démesurés pour les communs des gens que je ne vais pas les faire. Et donc, je me suis dit comment je peux les réaliser.
C’est très excitant de se dire qu’on peut réaliser ses rêves et qu’on va les réaliser. Il faut trouver le moyen. Cela va venir tôt ou tard, il suffit juste de se concentrer dessus et ne pas lâcher à la fin.
Il y a plein de jeux que je voudrais réaliser, des jeux vidéo fous, des films. ll y a d’autres projets, des sites web. Un peu de tout : de l’architecture, mais…
Olivier Roland : De l’architecture ?
Chris : Oui. Il y a des bâtiments, une sorte d’œuvres d’art. Mais il y a plein de trucs. Je me suis dit : doucement, on va y aller étape par étape. Mais en tout cas, ils sont dans ma tête et je ne les oublie pas.
Olivier Roland : Toutes ces choses-là, c’est vraiment quelque chose de commun à la plupart des entrepreneurs, notamment les entrepreneurs à succès.
Donc, influence par les livres, ambition, et aussi cette capacité finalement de ne pas trop être à l’écoute de l’entourage « négatif ».
Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui sont nés dans des milieux modestes finalement, et dès que vous commencez à être un petit peu ambitieux, à vouloir sortir un peu des normes, les proches peuvent être un petit peu inquiet.
Ils ne sont pas méchants, mais ils ont peur pour nous, et ils peuvent vraiment nous bloquer. Comment tu as géré cela ? Est-ce que déjà tu as eu vraiment à devoir gérer ton environnement comme ça ?
Chris : Il faut faire. Je suis très ouvert aux critiques.
Quand quelqu’un me fait une critique, j’aime bien discuter avec cette personne. Il faut faire attention à deux critiques.
Il y a la critique qui va être pratique qui va te donner les conseils sur comment tu améliorais la chose et une critique qui va te dire sur l’ambition, sur ce que tu fais ce n’est pas bien, change de trucs, c’est trop.
Ces critiques, je les mets toujours de côté. Je prends toujours en compte juste la critique constructive, celle qui va te dire tu pourrais t’améliorer ça.
Olivier Roland : Et tu n’as pas eu de problème pour gérer ta famille par exemple ?
Chris : Si. Mes parents, à la base, n’ont pas été baignés dans la culture de la réussite. Mon père voulait faire plein de trucs, il aurait voulu avoir sa propre maison. Il voulait lancer sa propre entreprise aussi quand il était plus jeune et il ne l’a pas fait.
Olivier Roland : Il le regrette aujourd’hui ?
Chris : Oui, il le regrette presque tout le temps. A chaque fois quand je reviens à la maison, ça me fait plaisir de le voir.
Mais c’est vrai que mon père, c’est quelqu’un de très pessimiste sur la vie et c’est un peu déprimant. C’est vrai que c’est un peu anxiogène le fait de rester avec ces gens-là, donc c’est mieux d’essayer d’avoir ses distances.
Olivier Roland : Oui. Ça, malheureusement, c’est comme ça qu’on voulait progresser dans la vie. A un moment, il faut aussi savoir se couper un petit peu des personnes qui ne peuvent pas vous aider mentalement.
Chris : Après, les parents c’est un peu normal aussi. Ils s’inquiètent. On peut aussi s’inquiéter pour son enfant et essayer de le soutenir ou de lui donner des conseils et pas le « détruire ». Après, il y a différentes façons d’aider quelqu’un.
Olivier Roland : Puis, il ne faut pas oublier de ce que disait Jim Rohn : « Nous sommes la moyenne des 5 personnes qu’on côtoie le plus. »
C’est aussi important quand on veut réaliser quelque chose de s’entourer des gens qui sont dans la même démarche ou mieux, qui l’ont déjà fait. Ça nous aide vraiment.
Un autre petit truc que tu as partagé aussi finalement, c’est ce que j’appelle la méta-persévérance. C’est-à-dire qu’un entrepreneur se doit de persévérer pour réaliser ses ambitions, mais il y a un moment où il se dit : Là, peut-être que je ne suis pas en train de persévérer, mais juste de me taper la tête contre un mur en espérant casser le mur. Donc, ça ne servira à rien.
La méta persévérance, c’est de garder l’objectif en changeant la méthode. Et c’est exactement ce que tu as fait avec les vidéos en changeant de format de vidéo.
Chris : C’est ça, il faut se dire : on ne va pas laisser tomber au bout d’un mois une vidéo. Il faut se donner le temps pour voir si ça marche. On va se donner une date, par exemple, un an pour voir si effectivement, ça apporte ses fruits.
Mais après, c’est vrai que c’est assez différent. Et la persévérance, par exemple le mec-là, Disney, tu connais le truc, il avait fait des centaines de refus avant que ça marche.
Olivier Roland : Il y a plein d’exemples comme ça.
Chris : Je pense qu’il y a eu de la chance mais que de manière générale, ce n’est pas bon. Au bout de 300 refus, il doit se dire : mais c’est le compteur.
A un moment, il faut quand même se remettre en question. Il a eu de la chance pour ça, mais de manière générale, il ne faut pas attendre autant pour toujours se remettre en question. C’est vraiment très important.
On n’abandonne pas. C’est juste on se rend compte que là on est dans le mur, on ne le voit pas forcément, on va se décaler un peu et on poursuit. Ou on fait quelque pas en arrière, on a l’impression de reculer, mais c’est pour mieux avancer par la suite. Donc, remise en question, hyper important oui.
Olivier Roland : Écoute, merci Chris d’avoir partagé tout ça, je pense que ça va vraiment inspirer les entrepreneurs et aspirants entrepreneurs qui nous regardent.
Du coup, il y a une question que j’ai envie de te poser parce que j’adore ressentir ton ambition. Quand est-ce que tu vas conquérir le monde Chris ?
Chris : C’est un peu effrayant ses ambitions quand on n’en a pas ou quand on en a assez peu. Parfois, les gens, ça les fait un peu perdre le pied et il y en a qui se sentent pousser des ailes et ça les aide.
C’est comme une trainée, comme une bagnole qui va très vite, on se sent attirer par ça. Alors conquête du monde, c’est progressif. Au début, je vais m’emparer de la France. Ensuite, je vais attaquer tous les autres pays européens, ensuite le monde entier. Non, mais…
Olivier Roland : Alors, quels sont tes ambitions ? Tu as partagé plein de choses avec nous. Donc, là, déjà tu as une entreprise avec trois salariés.
Chris : Il y a un salarié. Doucement quand même. Ça dépend quand tu publies la vidéo, mais pour l’instant, il n’y a que un.
Olivier Roland : Tu veux augmenter l’entreprise. Tu as déjà partagé sur ta chaine que tu voulais faire un jeu vidéo d’ailleurs, il y en a déjà un qui est quasiment terminé là, si j’ai bien compris ?
Chris : Oui, il est presque fini. Quelque mois et ce sera bon. L’autre, il est en projet.
Olivier Roland : alors, laisse-moi, re phraser la question. Où est-ce que tu te vois dans 5 ans ?
Chris : Dans cinq ans, je me vois toujours à Grenoble puisque j’habite à Grenoble, dans des locaux plus grands avec quelques 10, 20, 30 salariés avec moi pour la réalisation de toujours dans les jeux vidéo sur ma chaine YouTube qui aura beaucoup plus d’abonnés.
Olivier Roland : Allez, dis un chiffre.
Chris : Cinq ans, c’est très difficile à se rendre compte. Dans cinq ans, entre 1 million et 10 millions.
Olivier Roland : Un million, tu l’auras en trois mois.
Chris : Je ne me mouille pas trop là-dessus. Oui plusieurs millions d’abonnés et des nouveaux concepts. Pour les jeux vidéo, voir quelques-uns qui sont déjà conçus et qui rapportent du fric. C’est important le fric pour pouvoir embaucher d’autres personnes, payer les employés, réaliser d’autres jeux et continuer à faire ce qu’on aime parce que c’est ça aussi le fric. Moi, j’en parle, mais c’est vraiment pour moi un moyen à réaliser des choses. C’est normal de se faire plaisir, mais c’est normal.
Olivier Roland : Et c’est aussi très important pour ton impact.
Chris : C’est ça.
Olivier Roland : Récemment, j’étais aux États-Unis et il y avait un autre entrepreneur qui s’appelle Stu qui faisait à peu près un million par an de dollar. Et il a dit : je n’ai pas besoin de plus, franchement, je ne saurais même pas comment les dépenser.
J’ai décidé de faire 10 millions de dollars par an, de multiplier par dix parce que je veux donner 90 % de ma fortune tous les ans à des causes caritatives. Je me suis dit : si à un moment, tu gagnes trop pour toi, au moins tu peux faire ça pour ça.
A partir du moment où on a une bonne intention et qu’on veut maximiser son impact, il n’y a pas vraiment de limite à l’ambition qu’on peut avoir par rapport à l’argent.
Chris : Un milliard, 100 000 après.
Olivier Roland : Donc, tu te vois avec des jeux vidéo qui ont bien cartonné ?
Chris : Oui, des jeux qui marchent très bien. Ensuite, des films.
Olivier Roland : Alors, au niveau de ton livre ?
Chris : Oui, des livres aussi.
Olivier Roland : C’est comme pour moi, Chris a des mois, même des années, parle d’un bouquin et on l’attend.
Chris : Le truc, c’est qu’on ne peut pas non plus chasser deux lièvres ou des chameaux. Mais là, j’ai dit : je vais faire les jeux vidéo. Et donc, j’ai mis en stand-by le livre puisqu’il y a un bouquin aussi que j’étais en train d’écrire. Je vais faire le jeu vidéo et dès qu’il est terminé ou dès que j’ai assez de temps libre…
Olivier Roland : Ce n’est pas celui qui va bientôt finir, tu parles d’un gros jeu vidéo qui est en projet.
Chris : C’est ça, un gros jeu oui.
Olivier Roland : Et, donc, dans cinq ans tu vas finir le bouquin ou pas ?
Chris : Oui.
Olivier Roland : C’est l’engagement que Chris prend aujourd’hui. Donc, tous ceux qui attendent depuis des mois, sachez que dans au moins cinq ans, il sera publié.
Et donc, pour tes autres projets, architecture, tout ça, tu penses que ça va commencer ?
Chris : Non, ça ce serait plus à long terme. Donc, dans 10, 20 ans plutôt.
Olivier Roland : Et le reste, est-ce que tu serais lancé en d’autres domaines ?
Chris : Après, il y a plein de trucs qui se lancent en même temps. Et à mesure que ça grossit, on aura de moins en moins de temps. Donc, il faut aussi déléguer. C’est les gens aussi, leur permettre d’avoir un travail qui va permettre d’aider dans l’entreprise. Le Khundhar est tout ça. C’est une sorte d’arbre qui commence à grandir et avoir de plus en plus de branches qui se barrent un peu dans tous les sens. Pas trop non plus quoi, rester assez centré. Mais ce qu’on fait, bien le faire. C’est vraiment l’essentiel.
Olivier Roland : Super. Pour conclure cet interview, est-ce que tu as un petit conseil à donner aux gens qui sont très inspirés parce que sinon, ils seraient déjà partis depuis longtemps ?
Chris : Oui, à ce moment-là, je pense que si vous êtes là, soit vous dormez, soit vous êtes vraiment inspirés. Entre les deux.
Olivier Roland : Est-ce que tu as un conseil à donner pour quelqu’un qui est inspiré, qui a envie de se lancer là aujourd’hui pour devenir entrepreneur.
Chris : Je vais utiliser la même métaphore que j’ai utilisée dans mon EDK numéro 13, au moment à où j’avais eu les 50 000 abonnés et je me suis dit : c’est à ce moment-là que peux en vivre. C’était là où ça avait porté ses fruits finalement. Mon changement de méthode et j’avais mis la citation que : soit vous pouvez travailler pour quelqu’un d’autre et ce sera les fruits d’un autre arbre que vous allez manger, soit vous allez peut-être prendre une graine, votre propre graine.
Vous allez essayer de choisir un bon climat, quelque chose d’adapté. Vous allez la planter, vous allez l’arroser, en prendre soin. Elle va commencer à pousser, à grandir et elle formera un arbre si vous en occupez bien.
Et si le climat est adapté, elle aura ses propres fruits tôt ou tard et vous pourrez manger en fait à la fin vos fruits. C’est pour le côté métaphorique, je trouve plus agréable de manger ses propres fruits.
Olivier Roland : Ça me rappelle la citation de quelqu’un, je ne sais plus qui la disait : « si vous n’êtes pas entrepreneur, vous passez votre vie à accomplir le rêve de quelqu’un d’autre ».
Chris : Exactement. Après, il peut y avoir on peut être très ravi de faire le rêve d’un autre, mais
Olivier Roland : On peut être inspiré par ça.
Chris : En tout cas, choisissez. Ayez la possibilité de choisir : votre rêve ou celui d’un autre. Faites votre choix.
Olivier Roland : Merci beaucoup.
Alors, si vous vous demandez s’il y a un âge pour entreprendre, j’ai la réponse parfaite pour vous. Voyez donc par vous même.
5 Responses
J’aime bien ce Youtuber. Il se démarque par son esprit entrepreneurial et ouvert, contrairement aux autres Youtubers qui assument moins le fait qu’ils gagnent de l’argent avec leur travail.
D’ailleurs les vidéos que je préfère de lui ne sont pas ses vidéos classiques, dans lesquels il aborde des sujets qui ne m’intéressent pas forcément et avec un format qui me plait pas non plus, mais plutot ses épopées du Khundhar. Il s’y dévoile, nous montre ses plans et c’est très touchant.
Il remplit exactement dans ce sens le role qu’il voulait avoir en montrant qu’on peut partir de zero et acquérir petit à petit le succès qu’on mérite.